‘L’Arche dans la tempête’ d’Elizabeth Goudge, ‘Que ma joie demeure’ de Jean Giono, ‘Border la bête’ de Lune Vuillemin : et voilà, voilà le monde.

Ma lecture récente du premier roman d’Elizabeth Goudge, L’Arche dans la tempête (publié pour la première fois, sous son titre original Island Magic, en Angleterre en 1934, alors que l’autrice, née avec le siècle dans le Somerset, est âgée de 34 ans), dans la traduction de Madeleine T. Guéritte (en 1973 pour le compte des … Lire la suite ‘L’Arche dans la tempête’ d’Elizabeth Goudge, ‘Que ma joie demeure’ de Jean Giono, ‘Border la bête’ de Lune Vuillemin : et voilà, voilà le monde.

‘Le Visage de Pavil’ de Jérémy Perrodeau, ‘La main gauche de la nuit’ d’Ursula K. Le Guin et ‘Valcrétin’ de Régis Messac : plus d’espaces inexplorés sur le globe ?

Quel temps passer dans les livres que nous lisons ? A quelle vitesse faut-il avancer dans le bloc de pages et de temps d’un récit ? Combien de pauses ménager dans cette progression, et de quelles durées ? Sait-on toujours d’avance la bonne temporalité à adopter pour ce livre ? Difficile à dire, même après … Lire la suite ‘Le Visage de Pavil’ de Jérémy Perrodeau, ‘La main gauche de la nuit’ d’Ursula K. Le Guin et ‘Valcrétin’ de Régis Messac : plus d’espaces inexplorés sur le globe ?

‘Le Voyage d’Urien’ d’André Gide et ‘Little Nemo in Slumberland’ de Winsor McCay : qu’est-ce donc que cette vie, si celle d’avant était notre sommeil?

Peut-être parce que je les ai lus à peu près au même moment, le roman de voyage en chambre d’un André Gide jeune symboliste, illustré par le non moins jeune théoricien du groupe des Nabis Maurice Denis, s’est reconfiguré dans mon esprit de lecteur en planches successives de bande dessinée, ou plutôt de comic strip, … Lire la suite ‘Le Voyage d’Urien’ d’André Gide et ‘Little Nemo in Slumberland’ de Winsor McCay : qu’est-ce donc que cette vie, si celle d’avant était notre sommeil?

‘Le Navire poursuit sa route’ de Nordahl Grieg et ‘Le Vaisseau des morts’ de B. Traven : l’épopée du travailleur n’a jamais été écrite

Un navire touche au port et interrompt un moment son vagabondage d’une mer à l’autre.[…]Les nombreuses aussières le ligotent à la terre, à la merci des hommes.Le fracas des camions retentit contre ses flancs de tôle, la rue projette sa boue et ses ombres là où la solitude des océans a mugi tant de jours … Lire la suite ‘Le Navire poursuit sa route’ de Nordahl Grieg et ‘Le Vaisseau des morts’ de B. Traven : l’épopée du travailleur n’a jamais été écrite

‘Lord Jim’ de Joseph Conrad : le romanesque avait choisi Jim entre tous

Il mesurait six pieds, à un pouce près, peut-être deux, était bâti en force, et venait droit sur vous, les épaules légèrement voûtées, la tête en avant, avec un regard fixe jeté par en-dessous qui vous faisait penser à un taureau prêt à charger. Sa voix était grave, forte, et son attitude affichait une sorte … Lire la suite ‘Lord Jim’ de Joseph Conrad : le romanesque avait choisi Jim entre tous

‘Le Rivage des Syrtes’ de Julien Gracq : un bruissement léger semblait s’élever de cette carte

Parler du Peter Pan de James Matthew Barrie m’a fait repenser au premier roman de Julien Gracq, plus précisément à deux passages de ce Rivage des Syrtes de 1951 qu’on ne présente plus et qu’on associe plus souvent, forcément, au Désert des Tartares de Buzzati, paru en 1940. D’abord le chapitre 2, « La Chambre des … Lire la suite ‘Le Rivage des Syrtes’ de Julien Gracq : un bruissement léger semblait s’élever de cette carte

‘Peter Pan’ de James Matthew Barrie : des noms tellement étranges

Lire ou relire le Peter Pan de J.M. Barrie est un plaisir dont l’impression, en principe trompeuse, de le connaître déjà par cœur ne devrait pas nous priver. Se souvient-on de la façon dont l’écrivain dépeint la carte de l’esprit des enfants, et que selon lui les mères parviennent seules à déchiffrer cette superposition de … Lire la suite ‘Peter Pan’ de James Matthew Barrie : des noms tellement étranges

‘Le Pas de la Demi-Lune’ de David Bosc : comme s’il fallait toujours une récompense à la bifurcation.

— Ryoshû ? Tu viens me rincer le cheveux ?Je n’achève pas de nouer mon paquet. Il se rouvre tandis que je descends les trois marches et m’avance, par le couloir sombre et coudé, jusqu’à la salle d’eau où la lumière infuse d’un fenestron barbouillé de feuillage. Shâkudo est à croupetons sur le caillebotis. J’ôte … Lire la suite ‘Le Pas de la Demi-Lune’ de David Bosc : comme s’il fallait toujours une récompense à la bifurcation.

‘Crime et châtiment’ de Fédor Dostoïevski, ‘Un Raskolnikoff’ d’Emmanuel Bove, ‘L’Urgence et la patience’ de Jean-Philippe Toussaint : marcher est notre seul moyen

Roman de marche, lit-on souvent, notamment dans la postface du traducteur, André Marcowicz, qu’on ne présente plus. De fait. Pour Raskolnikov, qui va sans cesse, erre en ville, que ses pas ramènent dans une semi-conscience devant l’immeuble de son crime, ou devant la cour où il a enterré son maigre butin, pouvoir se tenir debout … Lire la suite ‘Crime et châtiment’ de Fédor Dostoïevski, ‘Un Raskolnikoff’ d’Emmanuel Bove, ‘L’Urgence et la patience’ de Jean-Philippe Toussaint : marcher est notre seul moyen

‘David Copperfield’ (1849-50) de Charles Dickens et ‘Construire une maison’ (1906) de Jack London : se dire qu’il n’y avait d’autre maison que celle-ci dans le voisinage, et que celle-ci était un bateau

Dans le souvenir de nos bibliothèques, deux œuvres peuvent être ainsi reliées par le hasard d’un navire (…) Patrick Deville, L’étrange fraternité des lecteurs solitaires, Seuil, 2019, p.51 Publié en 19 livraisons mensuelles en 1849-50, alors que Dickens est au sommet de sa gloire. Lu dans la traduction de Sylvère Monod pour Flammarion de 1978, … Lire la suite ‘David Copperfield’ (1849-50) de Charles Dickens et ‘Construire une maison’ (1906) de Jack London : se dire qu’il n’y avait d’autre maison que celle-ci dans le voisinage, et que celle-ci était un bateau